Située à l'extrême Nord du continent africain, la Tunisie s'étend sur 164.000 Km2.
Sa diversité bio-géographique est remarquable par la cohabitation de ses paysages très variés et parfois contradictoires.

En effet, traversant à peine quelques centaines de Kilomètres, le visiteur se retrouve transporté d'un environnement et un paysage saharien et désertique vers un paysage montagneux recouvert de verdure et de forêts denses dont les plus étendues sont composées de Chênes Zène et de Chênes Liège.
 
  Son littoral est bordé sur près de 1.300 Km par la mer Méditerranée qui lui offre une des plus importantes ouvertures maritimes en terme de rapport de côtes par superficie de pays en Afrique.

Sur le plan naturel, la Tunisie compte sept écosystèmes majeurs, à la représentation desquels on a consacré huit parcs nationaux et une vingtaine de réserves naturelles. Il s'agit des écosystèmes côtiers, insulaires, humides, montagneux, steppiques et de savanes, désertiques et oasiens.
 
 
Les côtes tunisiennes présentent une diversité d'habitats faunistiques et floristiques d'une richesse et d'une variété très importante car associée à la grande diversité des paysages qui les composent.

Ces dernières évoluent distinctement du Nord au Sud, allant des falaises rocheuses qui tombent à pic dans l'eau au Nord jusqu'aux grandes vasières et aux hauts fonds du plateau continental au Sud, tel que les vasières du golfe de Gabès qui abritent à elles seules la moitié des oiseaux d'eau stationnant en Méditerranée en hiver, soit environ 350.000 individus.
 

Il est composé des huit archipels majeurs qui longent les côtes tunisiennes ainsi que d'une multitude de petites îles et îlots. Ensemble, ils constituent un amas d'habitats spécifiques où il n'est pas rare de rencontrer des espèces endémiques de faune et de flore.
Puffin cendré
  Les îles les plus représentatives de cet écosystème sont celles formant l'archipel du parc national des îles de Zembra et Zembretta qui accueillent chaque été les 90.000 Puffins cendrés. Ces derniers venus d'Afrique du sud pour nicher en Tunisie, forment la plus grande colonie de la Méditerranée occidentale.
 
En Tunisie, les zones humides couvrent une superficie approximative d'un million d'hectares répartis entre autre sur les sept grands lacs marins ou côtiers et plus d'une trentaine de lacs salés continentaux (sebkhas et chotts).

Ces zones humides constituent un lieu de passage et d'hivernage pour de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs venant d'Europe et d'Asie. On y rencontre des concentrations impressionnantes d'oiseaux d'eau ainsi que d'autres espèces animales (reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés).

Le Parc National de l'Ichkeul, représentatif de ces milieux, est un site unique de par la variation de la salinité des eaux de son lac et sa capacité d'accueil des oiseaux migrateurs qui pour certaines espèces est 7 fois supérieure aux zones humides du bassin méditerranéen occidental.
 
Les cinq systèmes montagneux majeurs de la Tunisie regroupent la plupart des forêts et plantes endémiques du pays.

Ces systèmes présentent des différences bioclimatiques connues répartis du Nord au Sud, de l'étage sub-humide à l'étage semi-aride. Dépendamment de l'évolution bioclimatique, la faune et la flore sont particulièrement différenciées, on y retrouve différentes espèces dont la Gazelle de montagne et la Hyène rayée caractéristique du parc national de Chaâmbi.
 
 

Les zones steppiques couvrent d'importantes surfaces dans la région centrale du pays. Ce sont des zones intermédiaires entre les forêts des zones montagneuses au Nord et le désert au sud.

Les hautes steppes sont caractérisées par la présence d'importantes Nappes Alfatières. Quant aux basses steppes, elles se distinguent par la présence d'un reliquat de savane recouverte d'Acacia radiana comprenant plusieurs lacs salés qui se répartissent ici et là sur l'ensemble de la région.
Celle-ci, jadis colonisée par une faune de savane, tel qu'en témoigne encore les quelques espèces conservées au Parc National de Bouhedma, constitue aujourd'hui un excellent refuge pour l'Antilope Addax et Oryx, l'Autruche, la Gazelle Dorcas, la Gazelle Mohr et autres espèces prédesertiques représentatives des savanes.

Notons que dans l'histoire, la savane tunisienne abritait de grands troupeaux d'éléphants dont plusieurs individus ont été capturés par Hannibal et utilisés durant les guerres puniques.
L' oryx
 
Le Sud de la Tunisie est le siège d'un magnifique désert saharien, dominé par deux types de déserts. L'un est sablonneux et est constitué par le Grand Erg Oriental, l'autre est rocailleux et s'étend sur les régions de la Jeffara, le Dahars et l'Ouara.

Malgré son aspect inhospitalier, le désert saharien abrite différentes formes de vie animale et végétale spécifique et endémique à l'Afrique du Nord. Les parcs nationaux sahariens de Sidi Toui et Jébil sont des exemples pertinents et très représentatifs de ce type d'écosystème.
De plus, ce désert renferme au niveau de la chaîne montagneuse de Tabaga de Medenine, un affleurement unique du Permien marin d'Afrique. C'est là un phénomène géologique unique et insolite qui renforce la richesse de ce territoire et participe à la valorisation de son patrimoine naturel.
Le varan du désert
 
 
Dispersées au milieu des zones désertiques, les oasis représentent plus de 75.000 hectares. Malgré l'intensification des activités agricoles, on peut y trouver quelques plantes rares et quelques mammifères qui ont réussi à s'adapter à la présence et à la concentration des activités humaines.

Ces oasis, de par l'abondance de leur végétation, constituent d'excellent lieux de repos et de nourriture pour les nombreux oiseaux migrateurs qui traversent le désert.